Mobilité des élèves : le gouvernement en fait une priorité, l’UNOSEL livre ses recommandations

Communiqué de presse 10/01/2023

 

L’UNOSEL, militant depuis plusieurs années pour encourager fortement la mobilité des élèves, dans un objectif d’amélioration conséquente de leur niveau de langue, ne peut que se réjouir du communiqué du Ministre Pap Ndiaye, en date du 16 décembre 2022, annonçant une « ambition claire pour le plurilinguisme et la réussite des élèves. » [1]

Face au constat que la moitié des élèves n’atteignent pas le niveau A2 requis en fin de 3ème, un certain nombre de mesures ont été annoncées par le Ministère. Parmi elles, une mesure qui a fait ses preuves en termes d’efficacité pédagogique : la mobilité.

Ainsi le gouvernement souligne que « la mobilité des élèves, essentielle pour faire progresser les élèves en langue étrangère, sera démultipliée. L’objectif est que chaque élève puisse vivre au moins une expérience de mobilité dans son parcours scolaire, de l’école jusqu’au lycée, où elle pourra être valorisée au baccalauréat par la mention « mobilité européenne ou internationale ».

Pour cela le gouvernement annonce qu’ « En pratique, 100% des collèges et lycées devront disposer d’au moins un partenariat avec un homologue étranger, contre 48% actuellement, d’ici à 2025. Dans ce même délai, 50 % des écoles et des établissements de chaque département devront aussi proposer à leurs élèves des projets d’échanges virtuels actifs avec eTwinning (Erasmus+) et Teletandem (OFAJ). »

Ces mesures, que nous saluons, nous semblent devoir être complétées afin de répondre à l’objectif  d’amélioration rapide et impérative du niveau d’anglais, exprimé ainsi « que d’ici 2025 au moins 80% des élèves atteignent en fin de 3ème le niveau A2 ».

En complément, l’UNOSEL propose donc trois actions concrètes pour activer rapidement une vraie dynamique de mobilité.

 

Mesure 1 : Encourager les courts séjours dès la maternelle

 

La mobilité s’apprend et la curiosité d’aller voir ailleurs se développe dès le plus jeune âge. Il est nécessaire d’initier un engouement pour les mobilités longues, en encourageant et systématisant les courts séjours dès la maternelle, à travers des classes de découvertes et voyages scolaires, organisés en France et à l’étranger.

Rassurants car encadrés par les enseignants, ces séjours donnent une première approche d’une expérience en dehors du cadre familial, en dehors de son environnement quotidien, et constituent une formidable opportunité pour les élèves de découvrir les valeurs d’altérité, mixité, partage et citoyenneté.

Chaque élève, devrait avoir l’opportunité, dans le cadre de son parcours scolaire de partir au moins une fois en voyage scolaire.

Afin d’être effective, la systématisation des classes de découvertes et voyages scolaires, devra être corrélée à une forte incitation (rémunération, points d’avancement…), pour les enseignants organisateurs  qui jusqu’à présent le pratiquent exclusivement sur la base du volontariat.

 

Mesure 2 : Élargir le spectre de la reconnaissance de la mobilité

 

La reconnaissance de la mobilité, à travers notamment la prise en compte des notes obtenues, la continuité de la scolarité, mais aussi la « mention européenne et internationale sur le diplôme du baccalauréat » doit être élargie à tout type de mobilités. En effet, l’arrêté du 04 août 2022 restreint cette reconnaissance aux mobilités organisées exclusivement pendant le temps scolaire et dans le cadre d’Erasmus+ ou de l’OFAJ.

Or dans les faits, la majeure partie des mobilités dont bénéficient actuellement les élèves se font dans un cadre privé. Les établissements scolaires n’ont en effet pas forcément les moyens humains ni les compétences pour organiser ces mobilités à large échelle.

En passant par des opérateurs spécialisés, il est aisé de trouver des placements dans des établissements scolaires étrangers. Par ailleurs, les participants bénéficient d’un réel suivi et d’un accompagnement en amont et pendant toute la durée de leur mobilité. Atout indéniable pour leur parcours, ces initiatives ne sont toutefois pas reconnues, et peuvent aller jusqu’à engendrer des redoublements. Pourquoi pénaliser les élèves ayant l’opportunité de participer à de tels séjours en les privant de reconnaissance et de validation de leur semestre ou année passée à l’étranger ?

De nombreux élèves profitent des vacances pour partir à l’étranger et prendre des cours de langues. Pourquoi ne pas encourager et valoriser aussi ces mobilités, dans le cadre de la mention européenne et internationale, dès lors que la preuve du sérieux de ces expériences peut être apportée (passage d’un examen, organisme labellisé) ?

 

Mesure 3 : Ouvrir l’école aux acteurs de la mobilité

 

Nous constatons à tous les niveaux que souvent les élèves ne se saisissent pas des opportunités de mobilité qui leur sont offertes. Cela peut s’expliquer par un manque d’appétence pour la mobilité ou une appréhension (voir mesure 1), mais souvent aussi tout simplement par un défaut de connaissance.

Faire connaître les possibilités et les acteurs de ces mobilités, courtes ou longues, auprès des familles, des élèves mais aussi des enseignants, en communiquant largement, permettrait de développer les initiatives.  En multipliant ainsi les « journées de la mobilité », « forums linguistiques », ou autres « journées des langues », où les acteurs de la mobilité, dans leur diversité, pourraient se présenter au sein même des établissements scolaires, permettrait aux familles d’être sensibilisées et de bénéficier d’informations concrètes, tout en étant encouragées par la communauté éducative.

 

L’apprentissage d’une langue vivante se fait sur le temps long et ne peut se réaliser efficacement que grâce à des modalités d’apprentissage complémentaires. Les tiers lieux éducatifs, comme les voyages scolaires ou les séjours linguistiques, participent ainsi à la mise en pratique des compétences théoriques apprises en classe. Ils donnent ainsi réellement du sens à la discipline étudiée. En communiquant dans un environnement authentique, en découvrant un pays et ses spécificités culturelles, les élèves consolident leurs acquis et améliorent leur niveau global de langue. L’immersion dans le pays est un outil très efficace, grâce à une exposition constante et spontanée avec la langue.

[1] Le Communiqué de presse du Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse